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Massimo Gramellini

Fais de beaux rêves mon enfant de Massimo Gramellini

Posted in Lecture
on 1 juillet 2013

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Je viens de refermer la dernière page de Fais de beaux rêves mon enfant de Massimo Gramellini. Dans ce récit, l’auteur raconte comment il a dû se construire seul en l’absence de sa mère morte d’un cancer alors qu’il avait neuf ans. Il raconte comment il a désespérément chercher l’amour d’une femme, d’une mère pour remplacer celle qui l’avait à ses yeux abandonné. Il raconte aussi comment s’est construit sa vie professionnelle en opposition à son père qui souhaitait le voir faire du droit et méprisait la profession de journaliste. Il raconte sa rencontre avec sa femme, Elisa à une soirée, leur coup de foudre puis leur mariage. Enfin il raconte dans ce récit comment une amie de sa mère lui révèle la vérité sur la mort de cette dernière.

Mon avis ? J’ai beaucoup aimé ce récit autobiographique. Car oui, Massimo Gramellini s’inspire de sa propre vie pour écrire Fais de beaux rêves mon enfant. Ce récit n’a donc rien d’un roman. Entièrement écrit à la première personne, il explore les méandres de la construction de soi. Massimo devenu adulte s’interroge serait-il devenu quelqu’un d’autre s’il avait grandi dans le cocon familial entouré de l’amour de sa mère. Sa relation avec les femmes aurait-elle été différente ? Aurait-il pu aimer plus facilement ? Le texte est magnifique. Il est bouleversant sans jamais tomber dans le larmoyant. J’ai aimé la construction du récit : le roman s’ouvre alors que Massimo se rend chez sa marraine pour l’emmener sur la tombe de sa mère. Alors qu’ils s’apprêtent à aller au cimetière, la vieille femme lui tend une enveloppe avec une coupure de presse. Le récit remonte alors le temps et nous ramène 40 ans en arrière. Massimo alors se souvient. Il se souvient du jour où sa mère est morte, il se souvient de ses années d’études au pensionnat où il racontait qu’elle était représentante en cosmétique et voyageait pour son travail, il se souvient de ses études de droit commencées mais jamais finies, il se souvient de ses premières piges, de son mariage et de son divorce. J’ai trouvé que cette construction chronologique du récit ajoutait à l’intensité dramatique. Parce que c’est aussi écrit avec beaucoup de pudeur pour ne pas dire de retenue. Ce livre, c’est un peu un exercice de catharsis pour l’auteur on dirait. Il l’a écrit peut être plus pour lui-même, pour exorciser ses démons que pour son lectorat. Et c’est ce qui a mon sens fait la grande force de ce récit. Bref, vous l’aurez compris, j’ai adore. Si vous en avez l’occasion, n’hésitez pas à votre tour à le lire.

La quatrième de couverture : Massimo ne parvient pas à surmonter la perte de sa mère, morte d’un arrêt cardiaque quand il avait neuf ans. Chaque épreuve de la vie ranime ses angoisses et son sentiment d’abandon, sous le regard malveillant de «Belphégor», son double intérieur. Partant de ses souvenirs d’enfance et jetant un regard sans concession ni apitoiement sur sa vie, Gramellini nous raconte son parcours chaotique et sa renaissance grâce à l’amour et la révélation d’un secret… Un roman autobiographique subtil qui aborde avec humanité les questions du deuil et de la recherche de la vérité, enfermée quarante ans durant dans une enveloppe sous la forme d’un article de journal. Massimo Gramellini relate avec tendresse et humour l’histoire douloureuse qui l’a façonné. Un modèle d’introspection réussie qui a obtenu le prix Elsa Morante 2012 et s’est vendu en Italie à un million d’exemplaires en quelques semaines.

Prochaine lecture : Fragiles serments de Molly Keane.