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Le grand Coeur

Le grand Coeur de Jean-Christophe Rufin

Posted in Lecture
on 25 janvier 2014

le grand coeurJ’ai reçu il y a peu le roman de Jean-Christophe Rufin, Le grand Coeur qui vient de sortir en poche aux éditions Folio. Avec ce roman, nous voilà plongé en plein Moyen-Age au temps des dernières croisades et de la Guerre de cent ans en plein règne de Charles VII. Jacques Coeur retranché sur une île grecque pour échapper à ses poursuivants, trouve refuge dans une maison isolée de l’ile. Là, il commence à écrire ses mémoires. C’est le récit de ce destin hors du commun qu’il nous conte. Fils d’un modeste fourreur, doux rêveur, il fait malgré tout un beau mariage. Mais Jacques Cœur voit plus grand et décide un beau jour de se rendre en Orient. De là, il revient avec les plans d’un réseau de commerce incroyable pour l’époque. Il se met à l’œuvre, décide d’approcher le roi pour quérir sa protection. Le roi l’écoute et en fait l’un de ses conseillers. Petit à petit, Jacques Coeur développe son entreprise dans toute l’Europe tout en se voyant confier de nouvelles charges par le roi. Au fil des années, il s’enrichit au delà de toutes ses espérances. Alors qu’il évolue dans le cercle restreint du pouvoir royal, conseillant mais aussi finançant toutes les entreprises de Charles VII, il fait la connaissance de la jeune maitresse du souverain, Agnès Sorel dont il devient un proche. Mais le roi très vite jalouse cet homme qui a le malheur d’être plus riche que lui. Et c’est pour Jacques Coeur le moment de la chute. S’en suit un procès, la torture, la spoliation de ses biens, l’emprisonnement et enfin la fuite dans le dénuement.

Mon avis ? Ça faisait longtemps que je n’avais pas lu de roman historique sur cette période. Enfin même de roman historique tout court! Je n’avais rien lu non plus de Jean-Christophe Rufin auparavant et ne connaissais pas grand chose du personnage de Jacques Coeur ni même de Charles VII (Elles sont loin mes études de lettres maintenant). Cela ne m’a pas empêché de beaucoup aimer ce roman. Ça se lit très bien. J’ai plongé très vite avec délices dans les tourbillons de la vie de cet homme. Car même en retraçant le plus fidèlement possible les événements historiques et le rôle de Jacques Coeur dans ceux-ci, Jean-Christophe Rufin réussit le pari d’un roman passionnant où l’on ne s’ennuie pas un seul instant (et ça pour moi, ce n’était pas gagné d’avance). C’est sans doute dû à mon avis au parti pris de l’auteur d’écrire son roman comme des Mémoires à la première personne (à la manière des mémoires d’Hadrien de Marguerite Yourcenar comme il le dit lui-même dans la postface). J’ai aimé le portrait de Jacques Coeur qui se dégage du livre : il a de part son génie réussit à faire entrer le royaume dans  la Renaissance, en a fait un carrefour incontournable pour les échanges commerciaux mais n’en demeure pas moins un personnage ambivalent à l’image de son palais de Bourges. Moins ambivalent malgré tout que le roi Charles VII qu’il nous décrit comme faible et indécis d’un côté; jaloux, peu fiable et sans scrupule de l’autre. De ce roman, le grand argentier ressort avec une image positive, peut-être un peu trop mais c’est ce qui donne tout son charme à ce livre. Bref, je ne saurai trop vous conseiller de le lire à votre tour. Et moi, je file voir quels sont les autres romans de Jean-Christophe Rufin :)

La quatrième de couverture : Dans la chaleur d’une île grecque, un homme se cache pour échapper à ses poursuivants. Il évoque sa vie et tente de démêler l’écheveau de son incroyable destin. Fils d’un modeste pelletier, il est devenu l’homme le plus riche de France. Il a permis à Charles VII de terminer la Guerre de Cent ans. Il a changé le regard sur l’Orient, accompagnant le passage des Croisades au commerce, de la conquête à l’échange. Comme le palais auquel il a laissé son nom, château médiéval d’un côté et palais renaissance de l’autre, c’est un être à deux faces. Il a voyagé à travers tout le monde connu, aussi à l’aise dans la familiarité du pape que dans les plus humbles maisons. Parmi tous les attachements de sa vie, le plus bouleversant fut celui qui le lia à Agnès Sorel, la Dame de Beauté, première favorite royale de l’Histoire de France, disparue à vingt-quatre ans. Au faîte de sa gloire, il a connu la chute, le dénuement, la torture puis, de nouveau, la liberté et la fortune. Cet homme, c’est Jacques Coeur.

Prochaine lecture : Le Cercle celtique de Björn Larsson