Pierres enchantées de Rodrigo Rey Rosa

Posted in Lecture
on 13 juin 2014

9782070456970FSAujourd’hui, on va parler littérature Sud-Américaine avec Pierres enchantées de Rodrigo Rey Rosa. Pierres enchantées est un petit roman qui relate un fait divers tout ce qu’il y a de plus banal. Dans la capitale guatémaltèque, un enfant est renversé par un chauffeur qui prend la fuite après l’accident. Le chauffard se rend chez Joaquin, un de ses amis à qui il raconte tout. Joaquin reçoit peu après la visite du détective privé engagé par la mère de l’enfant pour retrouver le coupable de l’accident. Il tient bon et ne dit rien mais un soir de beuverie, il finit par craquer et tout raconter à une amie journaliste. Pendant ce temps, le détective privée fait s’évader l’enfant de l’hôpital militaire où il a été transporté avant de l’abandonner dans la rue au milieu des bandes d’enfants qui y survivent tant bien que mal.

Mon avis ? Et bien voilà un petit livre déroutant! oui déroutant, c’est le mot. Je ne connaissais pas Rodrigo Rey Rosa dont Pierres enchantées est pourtant le cinquième roman. Il m’est donc difficile de savoir si mes impressions sont bonnes à généraliser à toute son œuvre ou pas. En ce qui concerne Pierres enchantées, ça relate un fait divers tout ce qu’il y a de plus banal, je l’ai dit mais sur un ton très froid, dur, un brin cynique.On a l’impression que les personnages n’ont pas de sentiments, pas d’âme. La mère du petit Sylvestre, l’enfant qui a été renversé par exemple. On comprend au détour d’une page que si elle a engagé un détective pour retrouver le chauffard, ce n’est pas par amour pour le petit garçon mais pour l’argent qu’elle pourrait tirer de l’assurance. Pareil, l’enquête semble tendre à montrer que l’accident à été provoqué pour se venger du père de l’enfant. C’est très cynique, très dur. Rodrigo Rey Rosa dresse un portrait sans concession de la société guatémaltèque. Le roman est court (moins de 150 pages) mais l’auteur va l’essentiel. Le récit est sans fioriture aucune. Au final j’ai beaucoup apprécié cette lecture.

La quatrième de couverture : Un garçonnet est renversé par une voiture. Par crainte des représailles, l’automobiliste s’enfuit.
C’est le début d’un récit fascinant sur le surgissement du mal. Rodrigo Rey Rosa le débusque dans les paroles de l’ami qui trahit l’ami, dans les mensonges de la mère qui n’aime pas son enfant, dans le machisme de l’homme d’affaires sans scrupules, dans les combats quotidiens des démunis pour tromper leur faim.
Faisant alterner les points de vue sur un rythme haletant, dans une langue tantôt sèche, tantôt d’une grande
sensibilité, il se révèle l’un des plus solides romanciers de la littérature latino-américaine actuelle.

Prochaine lecture : Une fille qui danse de Julian Barnes

2 Comments

  • Isabelle de Guinzan

    Le mot « déroutant » m’attire toujours dans les critiques parce que je crois que j’aime ça en fait, être un peu bousculée, déroutée par mes lectures. En tout cas il y a des trucs vraiment sympas en littérature sud-américaine !

    21 juin 2014 at 0 h 25 min Reply
  • Lilli de...

    @Isabelle de Guinzan : la littérature Sud-américaine est sans doute une de celle que je connais le moins bien. Donc je suis toujours contente de découvrir un auteur de par là.

    24 juin 2014 at 8 h 56 min Reply
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