Les sept jours du talion de Patrick Senécal

Posted in Lecture
on 13 février 2019

Je viens de finir le dernier roman du canadien Patrick Senecal paru en France, Les sept jours du talion.

Bruno Hamel est chirurgien. Il vit heureux dans un quartier résidentiel avec sa compagne et sa fille de 7 ans, Jasmine. Mais un jour, la petite ne rentre pas de l’ecole. On découvre son corps peu de temps après. Jasmine a été violée et assassinée. D’abord anéanti, Bruno Hamel finit par enlever le meurtrier de sa fille à la sortie du tribunal. Il se retranche avec lui dans un chalet isolé où il commence à le torturer.

Mon avis ? Je m’attendais à pire! Patrick Senecal est en effet connu pour ne rien épargner à ses lecteurs. Que ce soit les scènes de violences ou de sexe, tout est habituellement décrit. Là j’ai trouvé que les tortures infligés à Lemaire, l’assassin de Jasmine étaient décrites assez rapidement et sans grand détails. Donc pour l’horreur, on repassera.

Dans ce roman, l’auteur s’intéresse bien plus à la psychologie de ses personnages. Il est question du deuil, de justice, de vengeance, de haine. La vengeance permet-elle de faire son deuil, d’apaiser les souffrances ? C’est ce qu’on va voir avec cette histoire. Patrick Senecal nous plonge pendant la majeure partie de son roman dans la tête de Bruno Hamel. On suit la longue descente aux enfers de ce père aimant ronge par la culpabilité de n’avoir pas été là pour protéger sa fille.

J’ai trouvé intéressant toute la métaphore autour du chien à travers  les grognements qu’entend Bruno et qui trouve leur origine dans l’accident du petit voisin mordu par un chien du quartier et dont le père a massacre l’animal. Dans le roman, Patrick Senecal explore en effet le thème de la déshumanisation. Déshumanisation de Lemaire dont Bruno ne veut rien savoir et qu’il appelle le monstre. Mais aussi déshumanisation de Bruno qui à son tour devient bourreau.

Tout ça est particulièrement bien fouillé et fait la force de ce roman.

Par contre, le fait que Patrick Senecal soit canadien et utilise des expressions et tournures canadiennes (comme « ciboire » ou encore « Criss » ) ne facilitent pas toujours la lecture pour le lecteur français.

Bref Les sept jours du talion est un bon roman qui mérite qu’on s’y arrête.

La quatrième de couverture : Il s’appelle Bruno Hamel, il a trente-huit ans et il est chirurgien. Avec sa petite famille ­ Sylvie, sa conjointe, et Jasmine, sa fille de sept ans ­, il habite Drummondville et, comme tous les gens heureux, il n’a pas vraiment d’histoire. Jusqu’à ce que Jasmine, par un bel après-midi d’automne, soit violée et assassinée.
Dès lors, l’univers de la famille Hamel bascule. Mais lorsque la police arrête le meurtrier, un terrible projet germe dans l’esprit enténébré de Bruno : il va s’emparer du monstre et lui faire payer ce qu’il a fait à sa petite fille.
Le jour de la comparution du meurtrier, Hamel, qui a minutieusement préparé son coup, kidnappe le monstre, puis transmet aux autorités policières un message laconique : celui qui a violé et tué sa petite fille va souffrir pendant sept jours, après quoi il sera exécuté. Ensuite seulement, lui-même se rendra.

Prochaine lecture : Le gang des rêves de Lucas Di Fluvio.

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