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La trilogie du Baztan

De chair et d’os de Dolores Redondo

Posted in Lecture
on 17 mars 2016

de chair et d'os

Je viens de terminer le tome 2 de La trilogie du Baztan de Dolores Redondo intitule De chair et d’os. Pour notre plus grand plaisir, on retrouve l’inspectrice Amaia Salazar. Elle est à la fin de sa grossesse et doit accoucher prochainement d’une petite fille. Pendant ce temps là s’ouvre le procès de l’assassin de Johanna Marquès, la jeune fille violée et assassinée au tome 1 par son beau-père. Ce dernier se suicide au tribunal. Sur lui on retrouve une lettre destinée à Amaia avec un mot, un seul : Tarttalo.  Quand elle revient, après avoir accouchée d’un petit garçon, Amaia se retrouve confrontée à un second suicide. L’homme a laissé le même mot en guise d’adieu. pendant ce temps là dans le Baztan, une église est profanée et Amaia et son équipe doivent aussi enquêter.

Mon avis ? Franchement, j’ai pris beaucoup de plaisir à retrouver l’inspectrice-chef Amaia Salazar. Je l’ai attendu ce tome 2 :) Comme avec Le gardien invisible, j’ai apprécié que Dolores Redondo ait recours à la mythologie basque pour ancrer son histoire dans celle de cette région. Cette fois, exit le Basajeun (même s’il fera de brèves apparitions dans ce tome), il est question d’un autre personnage mythologique : le Tartallo, une sorte de Cyclope qui mange ses victimes et entassent leurs os devant sa grotte. Il est aussi question des Mairu beso, des sortes de foyers protecteurs des maisons. Et puis bien sûr on retrouve la Dame qui protège les femmes enceintes et les jeunes mères. Dolorès Redondo recourt encore une fois au fantastique. Cette fois toutefois, j’ai eu l’impression que c’était moins présent. J’ai eu en effet l’impression que l’histoire et les rites de la région étaient bien plus présents.  On apprend ainsi pas mal de choses sur la vie des Cagots une communauté qui a bel et bien vécue au pays basque.

Encore une fois, l’histoire personnelle de l’inspectrice-chef Salazar se mêle étroitement à l’enquête. Encore une fois, Amaia doit régler ses comptes avec sa propre mère avant de pouvoir accéder elle-même pleinement au statut de mère. En effet, la maternité est un thème central de ce second volet. Ce sont des questions qui vont revenir tout du long. Amaia qui vient d’avoir son premier enfant s’interroge sur sa capacité à être une bonne mère et à protéger son enfant tandis qu’elle lève un peu plus le voile sur les circonstances de sa propre naissance et de son lien avec sa mère.

Après ça n’empêche pas d’avoir une enquête policière rudement bien menée. J’ai adoré le fait que l’auteur exploite à son tour l’idée d’un tueur en série qui pousse de pauvres types à tuer puis à se suicider pour lui. Rappelez vous, c’était tout le thème du roman de Donato Carrisi, Le chuchoteur. Jusqu’aux toutes dernières pages, l’identité de ce mystérieux manipulateur est bien gardée. L’auteur ne laisse rien filtrer, ne cède jamais à la facilité et s’amuse même à égarer son lecteur en le lançant sur de fausses pistes.  Bref c’est une vrai réussite.

Franchement, vivement le tome 3!!!!

La quatrième de couverture : Brillant élément du commissariat de Pampelune, l’inspectrice Amaia Salazar se voit chargée d’enquêter sur d’atroces crimes sexuels. Les victimes sont des femmes et tout semble indiquer que les bourreaux soient leurs maris ou compagnons. Mais des rituels macabres, qui rappellent des pratiques de sorcellerie locale, laissent penser qu’un fou diabolique pourrait orchestrer ces meurtres en série. Salazar n’en a pas fini de découvrir les turpitudes de cette vallée de Baztán dont la rivière semble emporter les secrets terrifiants.
Amaia Salazar a d’autant plus de mal à mener son enquête qu’elle vient de donner naissance à l’enfant qu’elle et son compagnon ont tant désiré. Pas facile de devenir mère quand la mort rôde et que le souvenir de celle qui vous a donné la vie vous inflige de violents cauchemars. Mais la jeune femme entend bien aller jusqu’au bout de ses recherches, quels qu’en soient les résultats.

Prochaine lecture : Danse de la vie brève de Hubert Antoine.

Le gardien invisible de Dolores Redondo

Posted in Lecture
on 10 avril 2015

le gardien invisibleJ’ai fini il y a déjà un petit moment Le gardien invisible de Dolorès Redondo.Je ne connaissais pas l’auteure d’origine espagnole de ce roman mais la quatrième de couverture a fait tout de suite tilt.

Quand des jeunes filles disparaissent et sont retrouvées sauvagement assassinées dans la vallée du Batzan, l’inspectrice Amaia Salazar est chargée de l’enquête. Originaire de la région, la jeune femme revient sur les lieux de son enfance et retrouve ses deux sœurs ainées qui sont restées dans le village et ont fait leur vie là. L’ainée dirige d’une main de fer la fabrique de biscuits familiale tandis que la cadette est au prise avec son mariage qui part à vau l’eau. Tandis qu’elle mène l’enquête sur les meurtres des jeunes filles, Amalia va régler ses comptes avec son passé. Pour cela, elle devra faire face à un terrible traumatisme vécu dans son passé. Mais pour cela, elle pourra compter sur l’appui indéfectible de son mari et de sa tante qui l’a quasiment élevée comme sa propre fille.

Mon avis ? J’ai beaucoup, beaucoup, beaucoup aimé. Pourquoi ? Parce que ce thriller s’inscrit dans la mythologie basque. J’ai beaucoup aimé toutes les références au Basajaun (même si j’ignorais tout de ce personnage avant de lire le roman) et à la fée qui exauce le vœu des femmes d’avoir un enfant. Je dois dire que tout le fantastique dans ce roman est bien amené et les personnages des contes populaires tiennent un place à part entière. J’ai aimé les explications de la tante d’Amalia concernant la nécessité d’expliquer les choses avec les mythes quand la raison n’y suffit plus.

Après ce qui m’a plu c’est que les meurtres en série ne servent en fin de compte que de cadre à un drame familial. Ils sont en quelque sorte le prétexte au retour d’Amalia dans son village natal et à sa prise de conscience.  Ce qu’elle a longtemps refoulé refait surface et elle ne peut plus faire marche arrière. Elle doit affronter ses démons. Pendant ce temps, l’enquête, elle, avance peu pour ne pas dire pas. Amalia et ses subordonnés piétinent. Ils n’ont aucune piste et rien ne semble indiquer qu’ils vont trouver quelques choses. Et en fait, j’ai trouvé cela très réaliste. Et puis quand le lecteur croit avoir deviner, et bien l’auteur a réussi le pari fou de l’avoir égaré. Oui, oui, à un moment j’ai  cru avoir deviné qui était le tueur en série. Et bien non, il n’en était rien. Well done! C’est pas si souvent que cela marche aussi bien.

Bref, Le gardien invisible de Dolores Redondo est un excellent thriller. Moi maintenant j’attends la sortie en France du tome 2 prévu pour avril 2015 :)

La quatrième de couverture : Au Pays basque, sur les berges du Baztán, le corps dénudé et meurtri d’une jeune fille est retrouvé, les poils d’un animal éparpillés sur elle. La légende raconte que dans la forêt vit le basajaun, une étrange créature mi-ours, mi-homme… L’inspectrice Amaia Salazar, rompue aux techniques d’investigation les plus modernes, revient dans cette vallée dont elle est originaire pour mener à bien cette enquête qui mêle superstitions ancestrales, meurtres en série et blessures d’enfance.

Prochaine lecture : La meilleure d’entre nous de Sarah Vaughan.